La présidence de l’AGC

De Gabriel DELÂGE à nos jours

Gabriel DELÂGE
Président Fondateur de l’AGC

Gabriel DELÂGE
né le 03 décembre 1921 à Mainzac – décédé le 31 octobre 2009 à Saint-Michel

Gabriel DELÂGE, Président de l’Association Généalogique de la Charente, a fondé celle-ci avec quelques passionnés, pionniers de la généalogie en 1983, fortement encouragés par Madame Francine DUCLUZEAU, Conservateur des Archives Départementales à cette époque. Il l’a animée pendant une vingtaine d’années.

Le 31/10/2009 Gabriel DELÂGE nous a quitté.
(extrait de l’article de † Bernard BORDIER paru dans le bulletin n° 129 de mars 2010)

 

« Il aimait rappeler que jusqu’à l’âge de 6 ou 7 ans, il ne parlait que patois, ignorant le français. Il s’était bien rattrapé par la suite puisqu’il avait terminé sa carrière d’enseignant comme professeur d’histoire et géographie ! D’autres parleront de son travail au sein de la Société Archéologique dont il fut Vice-président. D’autres encore ne manqueront pas d’évoquer son engagement dans la vie communale. Pendant plusieurs années en effet, jusqu’en 1977, il fut maire de Varaignes, et avec la restauration du château, la célèbre foire aux dindons et autres manifestations, apporta dynamisme et notoriété à ce charmant petit village situé à la limite du Périgord et de l’Angoumois. Mais restons dans le domaine de la généalogie.

Il avait dépouillé aux Archives Départementales d’innombrables documents. Travail de titan ! A l’époque, les Archives Départementales étaient beaucoup moins fréquentées qu’aujourd’hui. Monsieur DELÂGE y avait en permanence sa table avec sur celle-ci les documents qu’il dépouillait. Dès qu’il avait un moment de libre, en début ou en fin de journée, entre deux cours même, il accourait et poursuivait son travail. Il avait ainsi accumulé de très nombreux renseignements que nous retrouvons en partie dans les sept livres qu’il a publiés et dans de nombreux articles parus dans diverses publications. Par la suite, ces notes, synthèse des actes notariés et de justice, ont été photocopiées et réunies en plusieurs volumes avec un index des noms de personnes et de lieux ; ces volumes sont toujours disponibles à l’Association.

Il n’était pas partisan de la publication dans le bulletin « d’ascendances d’une longueur démesurée » selon ses propres termes. Plus que les dates, indispensables pourtant en généalogie, c’était la vie qui l’intéressait, la vie de tous les jours, celle du roturier comme celle du noble, celle du plus humble comme celle du plus riche. Il utilisait un classement par couples qui lui était personnel. Il était cousin avec de nombreux adhérents qui profitaient avec bonheur de ses recherches. Dès sa création, la nouvelle association pratiqua l’entraide ; entraide entre ses membres comme il se doit, mais également aide à tous en mettant ses travaux à leur disposition aux Archives Départementales, notamment en les faisant bénéficier d’un fichier des mariages « post révolution », classés par cantons et, par la suite, de nos bulletins, relevés, etc. Apprécié par bon nombre de personnes, Gabriel DELÂGE avait particulièrement de bons rapports avec la directrice, Mme DUCLUZEAU.

Elle avait aidé à la fondation de l’AGC et nous hébergeait lors de nos réunions. Ces relevés cantonaux furent le premier travail important du groupe : établissement de fiches au fur et à mesure de la lecture, classement par ordre alphabétique dans la commune, mise au propre sur feuilles et enfin publication par canton. Le choix de cette période par le Président peut surprendre. Les autres cercles dépouillaient les registres paroissiaux, travail plus complet mais avec une couverture géographique plus restreinte. Alors qu’ainsi le département fut assez rapidement couvert et il suffisait d’un simple coup d’œil dans une brochure, ou au plus deux ou trois, pour trouver la date et le lieu d’un mariage et poursuivre ensuite la remontée, les gens de l’époque étant peu mobiles.

Conseil d'administration en 1988 :
Charles DOROT - Gabriel DELÂGE - Rémy DEMOLOMBE - Aline LAFAURIE - Albert SILLON - Fabienne CAILLAUD - Suzanne FERRACHAT -
Henri LE DIRAISON - Anne-Marie MAFIOLY - Huguette CHADOUTEAUD - André THIBAUD

Par contre il était indifférent aux échanges entre cercles dans le cadre d’une organisation régionale. Et à ceux qui s’en plaignaient, il répondait « Nos travaux sont à la disposition de tous. Que pouvons-nous offrir de mieux ? ».

Par la suite ce fut le dépouillement des registres paroissiaux dont il avait « débattu » l’organisation avec Mme DUCLUZEAU. Ainsi commencèrent les journées du jeudi qui devaient devenir par la suite journées du vendredi ! Seuls dans une salle, ambiance conviviale, bons mots, aide réciproque. Que du bonheur !

Parallèlement, il y avait d’autres activités : l’initiation et la lecture des textes anciens. Pour cette dernière, il avait préparé au fil des ans des centaines d’actes avec leur « traduction » (ils servent encore) et lorsqu’on lui demandait des abécédaires du XVI au XVIIIe, il répondait que ça n’apportait pas grand-chose, que la seule manière de progresser était de lire, de lire et de lire encore. Autre enseignement que j’ai retenu « ce que vous lisez doit dire quelque chose. Nos ancêtres n’étaient pas plus bêtes que nous. Si la phrase n’a aucun sens, c’est que probablement vous vous êtes trompé ». Il faudrait parler des réunions dont souvent il assumait la « causerie » et surtout du bulletin objet de tous ses soins, objet également de discussions passionnées où nous n’étions pas toujours d’accord ! Dans presque tous les numéros, il signait un article de qualité. Il avait des chemises classées par sujet dans lesquelles attendaient de nombreuses notes. « Combien vous faut-il de pages ? » Le texte suivait rapidement !

Il me revient aussi la difficulté qu’il avait pour atteindre une place lorsqu’il venait aux Archives Départementales ; il y avait toujours quelqu’un pour se précipiter vers lui dès qu’il apparaissait afin d’avoir un conseil ou déchiffrer un mot. Bien d’autres souvenirs se bousculent dans ma tête. Il y a tant d’anecdotes mêlant étroitement Gabriel DELÂGE et notre association. Peut-être un jour pourrons-nous y consacrer un numéro spécial, reprenant également les articles les plus intéressants parus dans la revue. Petit à petit ses venues aux Archives Départementales s’espacèrent puis cessèrent totalement. Il n’avait pas pour autant arrêté son activité. Chez lui, il recevait de nombreuses visites, se tenant au courant de la vie de l’AGC. Si l’on citait un patronyme il ouvrait l’une de ses bibliothèques et trouvait souvent la réponse. D’autres demandes lui arrivaient par téléphone ou par courrier. Il répondait à tous.

Il s’était mis rapidement à l’ordinateur grâce à un sien neveu. Lorsque je lui avais apporté des CD de Gallica reprenant d’anciens bulletins de la Charente, Périgord et autres, il fut enthousiasmé. Et son enthousiasme grandit encore avec les photos de registres paroissiaux de sa région que lui avait procuré Louis TROPEAU.

Par contre, ses premiers pas sur le forum furent catastrophiques. Il avait trouvé des réponses à une demande, l’avait annoncé et préparait une réponse étoffée, fidèle à son habitude. Son interlocuteur trouvant qu’il ne répondait pas assez vite le traita de charlot et autres noms d’oiseaux. Ce fut terminé. Il resta désormais silencieux.

Fuyant publicité et honneurs, lorsqu’il était sollicité par des journalistes, il les dirigeait souvent vers un autre membre de l’association ! Cette rapide évocation serait incomplète si l’on ne parlait pas de son épouse, Raymonde DELÂGE, peintre, dessinatrice, caricaturiste et de leur fructueuse collaboration, l’un à l’écriture, l’autre à l’illustration. »

Geneviève BOURRUT LACOUTURE
née BETOULLE le 01 avril 1933 à Saint-Cybard – décédée le 07 décembre 2022 à Gurat

Madame Geneviève BOURRUT LACOUTURE discrètement nous a quittés.
(texte de Nicole AUDIGIER paru dans le bulletin n° 181 de mars 2023)

Elle avait 89 ans ; très diminuée physiquement, elle souffrait d’une maladie invalidante qui s’est manifestée à l’âge adulte et  avait eu le malheur de perdre son époux en février 2022. Il était son soutien. Sans lui, seule, en fauteuil roulant, dans son grand domaine de Lémerie à Gurat, sa vie était bien différente.

Elle avait rejoint l’AGC en mai 1998, (adhérente 917) sous la présidence de M. Gabriel DELÂGE.

En décembre 2000, elle intègre le conseil d’administration au poste de secrétaire adjointe. Déjà à cette époque, elle participait chaque vendredi dans une salle des archives départementales aux réunions AGC pour relever les actes des registres paroissiaux.

C’est là que je l’ai rencontrée pour la première fois, connue et appréciée.

Début 2002, elle est nommée au poste de présidente en remplacement de M. DELÂGE qui prend alors le titre de « Président Fondateur ». D’un caractère autoritaire mais juste, ce poste lui convenait parfaitement.

L’activité de l’AGC évoluant, il faut trouver de l’espace. Elle ouvre en juillet 2002 un local à La Couronne pour le dépôt des archives et des publications de l’AGC. Très vite ce local s’avère trop exigu, Elle souhaite un lieu permettant l’accueil et les réunions des adhérents. Elle trouve avec l’aide de Louis TROPEAU un local, 30 allée du Champ Brun à Ma Campagne, qui répond aux besoins de l’association. Elle encadre toute l’installation importante réalisée par son mari et Louis TROPEAU.

Depuis cette date, nous sommes sur place chaque jeudi matin. Après 40 minutes de trajet depuis Gurat, elle passe prendre la secrétaire Maryline puis direction les Archives Départementales récupérer le courrier à la boite postale, pour enfin revenir au local travailler sur les différents travaux qui lui incombent et m’aider dans la réalisation des publications et des commandes (c’était l’âge d’or des publications papier). D’autres réunions ont trouvé et trouvent toujours leur place dans ces lieux.

En décembre 2005, elle quitte sa place de présidente, c’est Bruno VEILLON qui est élu à ce poste.

Mais son engagement ne s’arrête pas là, elle reste membre du CA au poste d’administrateur des éditions de publications Nous partageons le même travail, avec la rigueur qui était la sienne, j’ai eu beaucoup de plaisir à travailler à ses  côtés et j’ai beaucoup appris.

Mais en dépit de sa volonté, la maladie prenant le dessus, le couple BOURRUT LACOUTURE n’a plus pris la direction du local. Ils se sont même séparés de leur voiture. Alors, c’est moi qui ai pris de temps en temps la direction de Gurat pour faire une petite visite à ce couple qui m’accueillait si chaleureusement. Mais cette  amabilité ne m’était pas uniquement réservée, c’était ainsi pour toutes les personnes qui leur rendaient visite. En les quittant je songeais au texte écrit par Alphonse DAUDET : « Les vieux »… Cette immobilité ne l’a pas empêchée de continuer son travail de décryptage et saisie d’actes pour la base qu’elle transmettait à Bruno VEILLON par clé USB. En 2018, le couple décida de faire don aux Archives Départementales des archives personnelles du domaine (30 cartons datés et classés). Parmi ces dossiers, ils détenaient des actes (1678/1780) du notaire HILLAIRET installé aux alentours de Chalais, Ils souhaitaient que l’AGC en dispose avant de les remettre aux Archives Départementales.

Aidée de Bernadette LÉRISSON, nous avons sélectionné les actes ayant un intérêt pour notre base et Bernadette a photographié 4000 feuillets. Bien sûr le travail ne s’est pas effectué en une seule journée. Le couple a été ravi de ce résultat et par la suite a convoqué les Archives Départementales. qui sont venus vider les rayonnages.

C’est un bel acte de transmission. Les actes, redécouverts, iront vers d’autres personnes intéressées. Merci à eux, ils ont jusqu’au bout été tournés vers les autres en toute discrétion, je ne les oublierai pas.

Bruno VEILLON

Tombé dans la marmite quand il était petit, Bruno VEILLON a commencé à rechercher l’histoire de ses ancêtres au début des années 70, donc bien avant que l’Association Généalogique de la Charente n’existe et qu’il n’en entende parler.

Né en 1948, il n’avait pas 30 ans lorsqu’il parcourait les mairies de Charente avec pour tout matériel un stylo et du papier pour noter les renseignements découverts dans les actes, et finit par aboutir comme chacun d’entre nous aux Archives Départementales.

C’est donc aux Archives Départementales qu’il apprit l’existence d’une Association Généalogique de la Charente, par le biais d’un petit papier affiché en salle de lecture invitant à l’une des premières sorties annuelles de l’association.

Mais, pensant naïvement que ses propres ancêtres lui étaient personnels et n’avaient pas grand chose à voir avec ceux des autres, il n’a pas vu tout de suite la nécessité d’adhérer à une association.

Il a fallu plusieurs années pour que, prenant conscience de l’intérêt des échanges de renseignements non seulement personnels mais aussi généraux sur l’histoire et la façon de vivre des anciens, il saute le pas et adhère à l’AGC pour la première fois en 1995 sous le numéro 747.

Il participe alors aux activités organisées par l’association, réunions périodiques, articles pour le bulletin, groupe des releveurs, lecture des textes anciens…etc.

Il donne sa première causerie dans le cadre d’une sortie annuelle, le 4 mai 1997 à Segonzac.

Abordant le « virage technologique » avec prudence et circonspection, Bruno VEILLON participe aux premiers relevés informatisés (tableur, traitement de texte, logiciel Nimegue…) mais n’aura jamais de logiciel de généalogie personnelle.

Découvrant grâce à James MORIN et Louis TROPEAU les possibilités offertes par la photographie numérique, il fera (avec d’autres bénévoles), tant en mairie qu’aux Archives Départementales, de nombreuses photos d’actes qui enrichiront la photothèque de l’association.

Sollicité par Aline LAFAURIE qui avait créé l’antenne de Cognac, il est élu au Conseil d’Administration en 1998 au poste de « relations avec le Cognaçais », fonction officielle qui lui suffit amplement jusqu’en 2005, où il devient Vice Président.

A la suite de longues et parfois houleuses discussions sur les statuts de l’Association, il finit par élever la voix, proposer un vote, … et se retrouve élu président en 2006 !

Pendant son mandat (très court…), l’AGC s’est ouverte aux partenariats avec d’autres associations (AGL, Geneabank…) et a trouvé les ressources humaines nécessaires pour concevoir un site Internet et une base de données initiés par Robert SOURFFLAIS et prolongés par Fabrice BOUFFANET.

Mais Bruno VEILLON n’a pas une âme de président : bon soutien, peut-être, mais pas premier de cordée.

C’est donc avec soulagement qu’il redevient vice président en 2008, passant avec gratitude le relais à Jean-Claude MIGNON.

Par la suite, il contribuera pendant des années, et il contribue toujours à la coordination des releveurs, la prise des photos pour les alimenter, la gestion des relevés dans la base de données de l’AGC, et la correction des erreurs signalées par les adhérents…

Jean Claude MIGNON

Monsieur Jean Claude MIGNON a été Président de l’Association durant 15 ans.
Il a eu notamment à cœur tout au long de cette période d’entretenir d’excellentes relations avec la Fédération Française de Généalogie et avec de nombreuses associations, tant généalogiques qu’associatives ou mémorielles.

Jocelyne CHEVALLIER

Née à Angoulême, Jocelyne CHEVALLIER a vécu en Charente jusqu’à son adolescence. Ensuite, elle a rejoint la région parisienne pour y construire sa vie professionnelle.

En 1992, elle adhère à l’Association Généalogique de la Charente (AGC) puis en 1996, elle rejoint l’antenne Ile-de-France, dont elle deviendra responsable en 2010, secondée par monsieur Jacques VALLET.

Au fil des années, la fréquentation de ces réunions parisiennes, s’est bien réduite et a été achevée par la période COVID. Aussi à fin 2023, il a été décidé d’arrêter complètement les réunions qui avaient lieu dans les locaux de la Fédération Française de Généalogie à Pantin. En 2024, l’antenne Ile-de-France existe toujours et il est possible de rencontrer la Présidente sur rendez-vous. Elle participe chaque année au Salon de la Mairie du XVe arrondissement de Paris.

Jocelyne CHEVALLIER a intégré le Conseil d’Administration de l’AGC le 29 décembre 2005, sous la Présidence de madame Geneviève BOURRUT LACOUTURE.

Après quelques années passées à la vice-présidence, elle a été nommée Présidente le 8 août 2023 en remplacement de monsieur Jean Claude MIGNON.

Association Généalogique de la Charente